Neuf personnes étaient réunies autour de ce feu pour parler d'art, d'environnement et de science, à la rencontre des idées et des pensées - un échange alimenté par des comptes rendus de documents acquis récemment au Centre de Documentation et à Nekatoenea, préparés par Pierre Mauriaud et Elke Roloff.

Les livres présentés étaient:

"Ecoplasties – art et environnement", présenté par Elke, et deux documents édités par le BRGM (Bureau des Recherches Géologiques et Minières) l'un sur le risque sismique en France et l'autre le numéro 23 de la revue "Géosciences" avec un dossier sur les risques naturels, présentés bien sûr par Pierre.

"Ecoplasties" est un livre qui représente un panorama de protocoles, des problématiques et réponses développés par une sélection d'artistes du monde entier, pour considérer autrement l’environnement - l’écologie. Il est structuré avec une introduction suivie d’une vingtaine d’entretiens d’artistes internationaux et balayant environs une période de 40 ans.

Les démarches artistiques ont été classifiées en trois pôles:

1. Du paysage à l’aménagement –regroupe des pratiques artistiques qui interviennent sur le monde extérieur des galeries et impliquant la nature "naturelle" ou construite.
2. L’art comme science à la science comme l’art –regroupe les pratiques artistiques susceptibles à contribuer aux connaissances via des dispositifs créatifs nouveaux qui s’appuient sur des connaissances scientifiques.
3. Communautés et interactions –regroupe les démarches et pratiques artistiques qui ont comme but d’enrichir les dynamiques sociales.

Une introduction assez développée sur 60 pages permet de découvrir et de comprendre le sujet au niveau de l’histoire de l’art et de l’environnement car elle est coécrite et abordée par un double regard, ce qui rend la lecture encore plus intéressante. Cette introduction nous donne envie d’aller plus loin, d’acheter et de lire d’autres livres à ce sujet.

Elke regrette quand même le format du livre: "Le format est trop petit ce qui rend la lecture moins confortable – le contenu mérite un plus grand format".

Nous nous sommes posés des questions sur l'art contemporain (ce que c'est et comment s'approprier de ses codes qui sont très souvent opaques pour beaucoup de gens)...

... la responsabilité des artistes face aux problématiques environnementales,

... le langage de la science et notamment des sciences dites "dures" (qui ont leurs propres codes, tout aussi opaques pour ceux qui ne les connaissent pas),

... les démarches de la recherche artistique et de la recherche scientifique,

... la place de l'émotion et du sens de la beauté en art et en science,

... et aussi comment faire au CPIE pour éclaircir ces thématiques via l'éducation populaire à l'environnement et au développement durable.

Pierre a remarqué aussi les formats très différents des deux documents du BRGM, les apparences peuvent être décevantes!

La revue, avec sa mise en page très abordable de style "magazine" grand public est finalement assez technique, plutôt destinée à des géologues professionnels, le but étant de montrer les compétences et services du BRGM.

Par contre, le petit livre sur le risque sismique en France se veut plus pédagogique - très abordable aussi mais censé expliquer ce risque à ceux qui ne connaissent pas la géologie sans compromettre pour autant l'exactitude du contenu scientifique - un bel exemple de vulgarisation.

Puisque chaque chapitre de la revue est rédigé par une personne différente il y a plus de variabilité, or le livre est plus cohérent partout. On peut ainsi voir des différences importantes de la communication scientifique - l'un est presque un document de vente et l'autre parle vraiment de science.

Bien que nous n'ayons pas trouvé de conclusions miracles ou révolutionnaires à ces questions, nous étions tous d'accord pour dire qu'un dialogue continu entre artistes et scientifiques est très souhaitable.

Pierre reconnait que les scientifiques aiment parler de leur travail et le valoriser, mais ne veulent pas qu'il soit pris dans un "mauvais sens" et beaucoup d'artistes souhaitent que leurs recherches soient menées en complémentarité aux recherches scientifiques pour le bonheur de tous.

C'est d'autant plus vrai quand on parle des problématiques environnementales de plus en plus visibles actuellement. En même temps, un questionnement (très subjectif) du mot "beau" reste primordial.

Nous proposons deux autres rendez-vous de ce type ce printemps au Centre de Ressources de Territoire Transfrontalier, le 23 mars et le 27 avril, 18h à 19h30. Ces soirées sont bien sûr ouvertes à toutes et à tous, adhérent.e ou pas du CPIE.

Chaque fois le thème va varier selon les livres choisis de notre collection et les personnes qui les présenteront, toujours dans une orientation "arts et sciences".

Visuel, littéraire, revues ou textes d'analyse et de référence... si vous avez envie de proposer un compte rendu de lecture, n'hésitez pas à nous faire signe (nous avons une grille de lecture pour vous aider!).

Pour des renseignements supplémentaires, contacter Alistair Brockbank (Chargé de mission) ou Léa Mendy (Volontaire en service civique):

abrockbank@hendaye.com

lmendy@hendaye.com